Emmanuelle Lainé réa­lise un trompe l’œil spatio-tem­po­rel qui met en abîme les moda­li­tés de mise en scène de la pho­to­gra­phie, avec la com­pli­cité d’André Morin. Fruit de deux semai­nes de tra­vail à la Villa Vassilieff, Une méthode des lieux inclue à la fois des images tirées du fonds Marc Vaux, des frag­ments de l’amé­na­ge­ment en cours de la Villa Vassilieff et, pour la pre­mière fois dans son tra­vail, les corps de ceux qui y ont tra­vaillé, sus­pen­dus dans un moment de repos arti­fi­ciel qui n’est pas sans rap­pe­ler les poses des artis­tes por­trai­tu­rés par Marc Vaux. L’œuvre nous invite à un regard actif, qui doute des caté­go­ries assi­gnées (sculp­ture et/ou pho­to­gra­phie, dedans et/ou dehors) et des limi­tes entre tra­vail, rela­tions et repré­sen­ta­tion.
Entretenir un doute cri­ti­que : faut-il regar­der la pho­to­gra­phie, ce qu’elle repré­sente, ou son dehors ? Il importe de se rap­pro­cher des œuvres en mul­ti­pliant les pers­pec­ti­ves, et sur­tout de les repla­cer au centre de la sphère publi­que et non plus uni­que­ment sur les murs ou les réser­ves des ins­ti­tu­tions. Observer le mou­ve­ment des œuvres et des artis­tes, en pro­vo­quer de nou­veaux, à tra­vers dif­fé­ren­tes tac­ti­ques : s’exer­cer sans cesse à un tra­vail de zoom, de dézoom, de mon­tage et de jux­ta­po­si­tions ; porter atten­tion aux marges et aux fron­tiè­res, sur­tout là où elles se défor­ment ; tester dif­fé­ren­tes moda­li­tés d’accro­chage, en impli­quant une mul­ti­pli­cité d’acteurs, qu’ils soient artis­tes, cher­cheurs, voi­sins…
Back to Top